Matareya, la « ville du soleil»

Jeudi 11 Février 2021-00:00:00
' Magdi Chaker

« Own » c’est dans la langue pharaonique la ville mentionnée dans la Torah. Les Grecs l'appelaient Héliopolis. Il s’agit d’une zone archéologique égyptienne ancienne très importante. Elle est de même considérée comme l'une des capitales les plus anciennes du monde antique.

Pour plusieurs raisons, la ville d'Own a acquis une grande importance tout au long de son histoire dont la première est son rôle influent dans la vie spirituelle de l'Égypte ancienne puisqu’elle représentait le centre principal du culte du soleil. En plus, elle est effectivement l’organisateur de la plus ancienne religion au monde. C’est elle qui a motivé le plus ancien calendrier solaire.

Depuis le début du XIXe siècle après JC, les missions étrangères se sont intéressées à travailler au centre de la ville, où se trouvent le grand temple d'Atoum et l'énorme muraille qui l'entoure. Mariette fut la première à travailler au centre de la ville en 1858 après JC à côté de l'obélisque de Senusret I, où certaines parties des obélisques ont été trouvées, ceci outre un certain nombre d'autres monuments.

Ensuite Ahmed Pasha Kemal, qui a vécu dans la ville de 1874 à 1907 après JC, a effectué des fouilles dans plusieurs sites, et afait de nombreuses découvertes archéologiques importantes dans le cimetière.

En même temps, Scaparelli, le chef de l'expédition italienne, qui avait travaillé de 1903 à 1906, a découvert un bâtiment contenant plusieurs chambres dans le quartier de Tel Al-Hosn, il les a comparées au Palais du Labyrinthe. On a trouvé dans ce bâtiment les restes de la cabine du roi Zoser- troisième dynastie de l’Etat ancien Empire - et qui sont actuellement exposées au musée de Turin.

Dès 1881, Flinders Petrie a, à son tour, effectué des fouilles qui ont eu comme résultat le découvre de l’immense forteresse à deux murs en 1912 après JC avec deux portes en pierre. Debono a effectué des fouilles dans le désert d'Héliopolis en 1923.

Un autre cimetière de l'époque pré-dynastique a été découvert, puis les travaux ont repris sous la présidence de Mustafa Amer et d'Ibrahim Rezkana.

Depuis 1955, les travaux dans la zone ont été restreints uniquement au côté égyptien, qui a pu grâce aux travaux d'excavation des fondations et à certains travaux d'excavation réguliers, tels que ceux effectués par MutawaBelbush (1962-1972 après JC) dans le zone du Temple Senusret I, parvenir à certaines découvertes comme celle de la plus ancienne fracture d'un obélisque de l'Ancien Empire - sixième dynastie- portant le nom du roi Tati, ainsi qu’une autre découverte après des travaux de sondes qui ont eu lieu autour du site du premier obélisque de Senusret.

Des travaux de fouille effectués dans le quartier de Tel Al-Hosn, ont conduit à la découverte de la colonne commémorative de Merneptah, des parties du temple de Ramsès II, et une porte pour le prêtre en chef d'Héliopolis.

Le temple d'Own est considéré comme le plus grand temple de l’Égypte ancienne, son extension est deux fois plus large que le temple de Karnak à Luxor. Il a été malheureusement détruit pendant les époques grecque et romaine, de nombreux obélisques et des statues qui l'ont orné ont été déplacés à Alexandrie et en Europe.

Ses pierres ont été également utilisées à l'époque islamique dans la construction du Caire historique.

Les quartiers d'Al-Matareya et d’Ain Shams ainsi que les zones qui les entourent constituent les places centrales de la capitale Own. Celle-ci était divisée en quatre banlieues, dont la plus grande était celle au nord, et son idole principale était la déesse Hathor, qui s'appelait à cette époque « La Dame des Fêtes ».

Alors que la grande banlieue au sud est actuellement la région du Vieux Caire. La ville est divisée en deux grandes zones à savoir la zone des temples qui est entourée d'un énorme mur de briques de boue et celle d'al-Jabbana, aujourd’hui occupée par les régions d'Ain Shams al-Sharqiya, Ain Shams al-Gharbiyya, Hilmiyat al-Zaytun, al-Naam et Manshiyat al-Sadr.